Ne quittez pas votre employeur tout de suite !

Ne quittez pas votre employeur tout de suite !

L’un des gros avantages à s’installer comme esthéticienne à domicile est que l’on peut commencer cette activité en parallèle d’un autre emploi. Chose impossible lors de l’ouverture d’un institut de beauté. Alors, ne quittez pas votre employeur tout de suite, car cela peut être long à démarrer.

Il est vrai, que je m’efforce de vous dire que l’on ne s’improvise pas esthéticienne à domicile et que cela demande du travail, de l’implication et de la disponibilité.

Alors, ce que je vous dis là, a-t-il du sens ?

Oui, si l’on parle de la préparation, de l’étude de son projet, de l’acquisition de sa première clientèle et de la réalisation d’un premier chiffre d’affaires récurrent.

Je vous le concède, il y a des régions ou des villes qui bénéficient de plus de facilité, mais dans la majorité des cas, je vois un grand nombre d’esthéticiennes à domicile qui se plaignent de ne pas pouvoir vivre de leur activité deux ou trois ans après s’être installée.

Alors, si vous avez un emploi, gardez-le, le temps de pouvoir générer un chiffre d’affaires raisonnable.

Cependant, il y a des règles à connaitre si vous voulez additionner l’activité d’esthétique à domicile à votre emploi actuel.

Vous travaillez dans un secteur complètement différent et vous devez vous assurer que votre employeur est d’accord

En effet, certains contrats de travail interdisent formellement d’avoir une activité en plus, quelle qu’elle soit, faute de quoi vous risquez le licenciement. Lisez bien votre contrat de travail avant de démarrer quoi que ce soit.

Vous devez également contrôler que ce même contrat n’exige pas une demande d’autorisation de cumul d’activités.

Si vous travaillez déjà dans un institut, cela sera presque impossible du fait de la concurrence déloyale

Cependant, rien ne vous empêche de proposer à votre employeur de développer votre entreprise pour ensuite lui proposer vos services en freelance. Difficile, mais pas impossible.

Pour être en règle, vous devez être déclarée et choisir un statut adapté.

Le choix premier sera d’être micro entrepreneur.

Vous avez peu de risques et vous pouvez cumuler votre emploi avec votre activité d’indépendant.

En revanche, il sera judicieux de regarder à la loupe, la manière de payer vos impôts.

RAPPEL : Le micro-entrepreneur peut payer son impôt de deux manières

Avec option pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu.

Les pourcentages prélevés sur le CA sont de 2,20 % pour les prestations et de 1% pour les ventes de produits. (Infos 2014)

Aussi, cette option est soumise à un barème lié au revenu de référence de votre foyer fiscal (qui figure à la ligne « revenu fiscal de référence » de votre avis d’imposition de l’année). Celui-ci ne doit pas dépasser 26 030 € par part de quotient familial. Ainsi, si vous êtes un couple sans enfant, ce revenu ne doit pas excéder 52 060 €). (Infos 2014)

Si vous avez un doute, allez voir les impôts, ils seront la meilleure source d’information à ce niveau-là ;-).

Cette option peut s’avérer peu intéressante dans certains cas (par exemple, si vous n’êtes pas imposable en temps normal).

Je vous conseille de calculer ce qui est le plus adapté, selon votre situation familiale, votre chiffre d’affaires prévisionnel, votre taux d’imposition et la CFE demandée par votre commune.

Au niveau social :

Sachez aussi que tant que votre activité salariée est l’activité principale, vous restez affiliée au régime salarié pour votre assurance maladie-maternité (remboursements maladie, prestations maternité/paternité et indemnités journalières salariées).

Autre possibilité : le portage salarial.

Encore peu connu, le portage salarial mérite un article à lui tout seul. Aussi, il faut savoir que cette manière de déclarer votre activité est sans risque et vous décharge de tous les soucis administratifs liés à la déclaration, aux paiements des impôts et charges sociales.

Dans ce cas, vous êtes salarié de l’entreprise de portage tout en restant indépendant et maître à bord.

Conclusion :

La genèse de l’activité d’esthéticienne à domicile est longue, il vaut mieux tester avant de vous lancer totalement au risque de vous retrouver sans ressources et de devoir arrêter.

RETENEZ QUE , même si vous débutez votre activité à côté de votre emploi actuel, cela ne vous dispense pas de faire une étude de marché et un prévisionnel.

Considérez cette activité comme une vraie entreprise et non comme une activité complémentaire, si vous souhaitez en vivre pleinement un jour.

Esthéticienne à domicile ou à mon domicile, est-ce la même chose ?

Esthéticienne à domicile ou à mon domicile, est-ce la même chose ?

Cela fait quelque temps que je remarque que le terme esthéticienne à domicile ne signifie pas toujours de pratiquer l’esthétique au domicile des clients.

Non, que ce soit dans la tête des prospects ou dans la tête de certaines esthéticiennes, l’intitulé « esthéticienne à domicile » peut aussi dire que vous pratiquiez des soins esthétiques à votre prôpre domicile.

(suite…)

Quel statut choisir quand on s’installe ?

Quel statut choisir quand on s’installe ?

Choisir le statut juridique de votre entreprise peut être un vrai casse-tête. Et ça peut même être fatal à votre business si vous avez fait le mauvais choix.

Certains politiques ont tendance également à diaboliser le statut de la micro-entreprise en parlant d’ubérisation.

J’ai souhaité faire un point sur le choix du statut juridique.

Nombre d’entre vous, vont s’orienter vers la micro-entreprise pour la facilité de création, ainsi que pour la légèreté des paiements et des déclarations de charges fiscales et sociales.

Je vais essayer de vous expliquer en terme simple, car, pour ma part, on ne me l’a pas expliqué clairement tout de suite, et il a fallu 3 personnes différentes pour réussir à tout me faire comprendre !!

Cette présentation est pour le moins schématique, mais vous donnera déjà un aperçu de ce qu’il y a à comprendre.

Dans la plupart des cas, nous sommes seules à nous lancer en tant qu’esthéticiennes à domicile. On ne travaille jamais avec une autre esthéticienne, mais on peut s’associer avec une coiffeuse, une prothésiste ongulaire, une réflexologue, une kiné ou une dermatologue.

Les cas d’associations étant assez rares dans notre profession, je détaillerai, donc, plutôt le choix d’être seule représentante de notre boite .

Quels sont les différents statuts quand on est seule maître à bord ?

Le choix va donc se restreindre à :

L’Entreprise Individuelle ou EI (l’EIRL n’existe plus depuis 2022 puisque la séparation de biens est devenue automatique))

L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité limitée ou EURL

Société par actions simplifiée Unipersonnelle SASU

Comme il est, aussi, rare de voir une esthéticienne entrer en bourse, on ne va pas retenir la SASU. En effet, l’intérêt de partir sur ce statut, est que le développement sera plus facile si vous cherchez des investisseurs ou des appuis financiers quelconques.

Ce statut, peut, aussi, donner, de l’assurance face à certains partenaires comme les fournisseurs ou si vous prospectez dans le monde de l’entreprise (ce que l’on appelle le BtoB).

Souhaitez-vous amener un Capital social ?

De quoi ? Mais qu’est-ce que c’est que ce truc encore ?

En gros, c’est votre apport.

À RETENIR : quand on crée une entreprise, il y a un risque que cela échoue. Quand cela arrive, la responsabilité du dirigeant est engagée.

C’est-à-dire ?

Si vous avez fait des emprunts pour vous installer, il se peut que vous ne puissiez pas rembourser votre emprunt. Dans ce cas, votre créancier est habilité à vous saisir. Votre responsabilité est engagée à hauteur de que vous lui avez autorisé à saisir. C’est alors que votre responsabilité est mise en jeu.

Ainsi, votre responsabilité sera à hauteur de la participation financière au capital social. Donc si vous affectez 10 000 € à cette participation financière, vous ne perdez que 10 000 €. C’est, ce que veut dire  » La responsabilité de l’associé est limitée au montant de ses apports ».

Important : Depuis le 15 mai 2022, même en entreprise individuelle, vos biens personnels et professionnels sont séparés automatiquement.

« Mais où est passé le statut de micro-entrepreneur là-dedans ? »

Eh bien, en fait, la micro-entreprise n’est pas un statut, mais un ensemble de choix qui compose la dénomination appelée « statut de micro-entrepreneur ».

D’où les problèmes de compréhension pour ma part au départ !!

La micro-entrepreneur » fait une EI !!!

En général, la micro-entreprise est choisie pour une petite activité, une activité complémentaire ou pour tester une idée d’entreprise, sans investissement important ou de prêt démesuré.

« Et l’EURL dans tout ça ? »

Ici vous créer une entreprise qui sera considérée comme une personne morale. Ce qui veut dire que l’argent que gagne cette société lui appartient, il na vous appartient pas, vous ne pouvait pas l’utiliser pour vos achats personnels par exemple.

Comment allez-vous payer vos impôts ?

Comme il ne vous reste plus que l’EI, le choix est vite fait !

Et le gagnant est : l’impôt sur le revenu !

Attention, vous payez vos impôts sur les bénéfices de l’entreprise.

Comment calcule-t-on les bénéfices ?

À partir du moment où vous êtes en EI, le régime de la micro-entreprise est appliqué, car vous allez certainement faire un CA inférieur 81 500€ par an.

Si, toutefois vous faites plus de CA et que vous souhaitez quand même être au régime réel simplifié, l’option est toujours possible. L’intérêt est que cela permet de déclarer sa TVA, chose qui n’est pas possible avec la microentreprise.

En microentreprise, c’est simple, on procède avec des abattements comme suit :

71 % pour les ventes de produits

50 % pour les prestations.

Si vous faites 10 000€ de CA répartis comme ceci :

7 000€ de prestation et 3 000€ de vente de produit,

L’administration fiscale vous imposera sur :

7 000€ – 71 % = 2 030 € pour les ventes

3 000€ – 50 % = 1 500€ pour les services.

C’est-à-dire qu’elle considérera un bénéfice imposable de 2 030 + 1 500€ = 3 530€. C’est votre salaire annuel considéré par le fisc pour calculer votre impôt (oui, c’est peu, mais c’est pour l’exemple).

À RETENIR : la microentreprise est possible, uniquement si vous restez en dessous d’un seuil maximum de chiffre d’affaires qui est de 72 600€ pour les prestations et de 176 200€ pour la vente. Il faut aussi savoir que les montants ne se cumulent pas. C’est-à-dire que vous ne pourrez jamais excéder 176 200€ de CA dont 72 600 € de prestations dans l’année, si vous voulez rester en micro-entreprise. (Ces seuils sont en vigueur en de 2020 à 2023).

L’intérêt de la micro-entreprise

Dans le cas de la micro-entreprise, vous pouvez choisir de payer vos impôts par un pourcentage sur le Chiffre d’affaires. C’est ce que l’on appelle, le prélèvement fiscal libératoire. Pour le service (prestations) il sera de 1,7% et de 1% pour les ventes de produits.

NOTE : pour bénéficier de ce type de prélèvement, vous ne devez pas excéder un certain barème pour le revenu du foyer fiscal de l'avant-dernière année, soit, pour l'année 2022:

 - 25 710 € pour une personne seule,
 - 51 420 € pour un couple,
 - 77 130 € pour un couple avec deux enfants.

Détails via ce lien.

Comment allez-vous payer vos charges sociales ?

En EI, vous devez cotiser en cas de maladie/maternité, pour la retraire, en cas d’accident, vous devez être couverte et donc payer des charges sociales.

Vous payez vos charges sociales sur vos bénéfices.

Pour schématiser vos bénéfices correspondent à votre salaire net et votre chiffre d’affaires à votre salaire brut.

Et c’est là que la micro-entreprise prend toute sa dimension !

Vous pouvez payer vos charges par le prélèvement d’un pourcentage sur votre chiffre d’affaires (CA). On parle bien de CA et non de bénéfice. Voici le barème pour 2022 : (pour avoir les derniers pourcentages de cotisation cliquez sur ce lien : Autoentrepreneur)

Ventes de produits : 12,80 %

Services (prestations) : 22 %

Simple non ? Si vous ne faites pas de CA, vous ne payez ni charges ni impôt. Séduisant n’est-ce pas ?

CE QU’IL FAUT RETENIR

Idéalement, commencez avec un statut de micro-entrepreneur. C’est le seul moyen pour cumuler activité salariée et création d’entreprise (si vous travaillez dans autre chose que l’esthétique bien sûr !).

Aussi, la microentreprise vous dispensera d’un comptable indispensable pour vérifier votre bilan de fin d’année en cas d’EI ou EURL.

Pour aller plus loin :

Les diplômes pour exercer l’esthétique à domicile

Les diplômes pour exercer l’esthétique à domicile


Et oui, notre profession nécessite un diplôme pour exercer, même pour le domicile !!

Bon point, au contraire de la coiffure, vous pouvez vous installer avec un CAP et sans même avoir d’expérience, c’est pas beau ça !!

Alors, c’est sur qu’il vous faudra une grande confiance en vous et vous devrez montrer du professionnalisme (que vous n’avez pas encore eu le temps d’acquérir réellement !!), car ce manque d’expérience ne doit pas se voir quand vous arrivez chez la cliente.

(suite…)