C’est la crise, alors baissez vos prix !

C’est la crise, alors baissez vos prix !

Cela fait des années, que l’on entend parler que de la crise. L’une des conséquences sur notre métier est que le recrutement n’est pas au beau fixe. De ce fait, nombre d’esthéticiennes se lancent à domicile faute de mieux.

L’autre conséquence est que beaucoup d’esthéticiennes à domicile cassent leur prix à la suite de l’étude de leurs concurrentes. Si la plupart fait des épilations de 10 à 15 € par zone, il y en a une qui va faire des épilations à 7 € par zone.

Comme ça, tout ira bien, les clientes des ses concurrentes viendront chez elle, puisqu’elle sera 50 % moins chère que les autres.

Bien, très bien …

Puis dans 3 ou 4 mois, une autre esthéticienne s’installe. Ell voit que sa concurrente fait des épilations à 7 € la zone puis se dit :

« Tiens, je vais faire la zone à 4 € comme chez body minute, et sans aucun abonnement !! ah ! ah ! je vais rafler la mise et comme ça toutes les clientes aux alentours viendront chez moi !! »

Bon, ok !

Et puis 3 ou 4 mois plus tard, une autre esthéticienne décidera de faire la zone à 1 € pour être sûre de drainer tout le potentiel client du coin.

Hum hum… elles vont faire quoi les deux premières, du gratuit ?

La crise est là, c’est vrai, les clientes vont au moins cher, car les temps sont durs pour tout le monde… Pour tout le monde ? Vous êtes sûre ?

Moi, je ne crois pas… Je pense qu’il y a surtout des personnes qui ont de moins en moins de ressources pendant que d’autres en ont de plus en plus !!

Et ne nous voilons pas la face, l’esthétique est un soin de luxe !

On ne va pas se faire épiler comme on va chercher une baguette à la boulangerie !

Pourquoi, s’acharner à vouloir faire d’une prestation d’exception comme le soin esthétique, un service de supermarché !

Que celles qui n’ont pas les moyens d’aller chez l’esthéticienne s’achètent un épilateur électrique et puis c’est tout !

Le recours à une esthéticienne est fait pour celles qui veulent se donner la peine de faire appel à une experte dans le domaine. Comme, on va faire appel à un photographe professionnel pour se faire tirer le portrait. Si on n’a pas de tunes, on achète un appareil photo et on fait un selfie, on ne demande pas au photographe de réaliser une photo pour le coût d’un tirage papier à 1,50 €.

Et pourtant, les esthéticiennes qui s’acharnent à baisser leur prix, font de l’esthétique de supermarché. À quand le panier comparatif avec les concurrentes sur la page d’accueil d’internet ?

J’en vois déjà certaines qui pestent derrière leur écran en lisant mes mots. Mais, Mesdames, vous vous rendez compte que vous allez mourir de faim et que vous tirez la profession vers le bas ?

Non ?

Laissons le discount aux discounters comme Esthetic Center, Body Minute et autres enseignes de ce genre.

Ils sont rentables, car ils travaillent sur la quantité. Ils se doivent de remplir les cabines au maximum, de travailler vite et de pouvoir tourner avec un minimum d’effectifs.

C’est à dire tout l’inverse du domicile !

Une cliente qui recherche du domicile, voudra :

  • Du confort
  • Un rythme moins soutenu et du temps pour elle, après le soin.
  • Un papotage, un café et une relation presque amicale avec son esthéticienne

Alors je ne dénigre pas les « lowcosteurs », ils font aussi du bon travail, ils le font autrement, pour un autre type de clientèle. Ils ont la leur, nous avons la nôtre. Si vous voulez vous en sortir et attirer de la clientèle, allez la chercher là où elle se trouve.

Les clientes qui cherchent le prix chercheront toujours les prix. Et dès qu’une autre sera moins chère que vous, elles vous abandonneront.

Pour rappel, voici les charges à prévoir quand vous êtes en micro-entreprise :

URSSAF
Prestation de services 22,00 %
Vente de biens 12,80 %
 
Impôts en libératoire
Prestation de services 1,70 %
Vente de biens 1,00 %
 
Contribution formation professionnelle 0,30 %
 
Taxe pour frais de chambre de métiers et de l’artisanat et du CCI
Activité de vente 0,22 %
Prestations de service 0,48 %
Taxe double immatriculation 0,007 %

À cela vous devez ajouter :

responsabilité civile pro
le médiateur
assurance voiture
frais bancaires
prêt professionnel, s’il y a lieu
téléphone mobile
Site internet
Carburant – Essence
Achat de produits
Publicité
Entretien du véhicule

Alors, faites attention dans la détermination de vos tarifs de ne pas oublier ce que vous avez à payer et ne vous dévaluez pas en bradant vos prix ...vous et votre savoir le valez bien !!

Alice de Beauty Bike : un exemple de professionnalisme

Alice de Beauty Bike : un exemple de professionnalisme

S’installer comme esthéticienne à domicile ne s’improvise pas, comme vous le savez. Et j’ai été ravie de pouvoir interviewer Alice de Beauty Bike qui est un exemple de professionnalisme.

Alice a compris les enjeux de la création d’entreprise, de l’art de soigner son image et de la communication avec ses clientes. Elle a su élaborer un concept qui fait parler d’elle et a mis en place une stratégie pour que ses clientes se souviennent d’elle.

Regardons d’un peu plus près Alice et son concept d’esthéticienne à domicile qui se déplace à vélo.

Quel diplôme avez-vous ?

J’ai un CAP et un BP esthétique que j’ai préparé en alternance. 

Depuis combien de temps exercez-vous en esthétique et depuis combien de temps êtes-vous installée ?

J’ai travaillé pendant deux ans en institut de beauté en alternance pour la préparation de mon BP en Normandie puis je suis allée sur Bordeaux ou j’ai cherché du travail.

La création d’entreprises s’est vite imposée à moi et j’ai créé Beauty Bike en 2012.

Qu’est-ce qui vous a amené à proposer vos prestations en vélo ?

C’est en allant au Salon des entrepreneurs et en discutant pendant plusieurs heures avec un plombier qui exerçait à vélo que j’ai eu l’idée d’adapter l’idée à l’esthétique.

J’ai trouvé l’idée novatrice et le côté écologique me plaisait.

A-t-il été difficile de vous procurer un triporteur  ?

Il existe des revendeurs spécialisés, mais il a fallu décrire ce que je voulais faire afin que le constructeur l’adapte à mon activité. De plus, le triporteur ne disposait pas de moteur au départ. Il pèse 35 kg à vide. J’ai roulé pendant quatre mois sans en avoir, j’en ai vite ajouté un.

Combien coute un vélo comme celui-là ?

Il vaut 5000 €.

Comment avez-vous choisi les marques avec lesquelles travailler ?

Au départ, je n’avais pas forcément de marque bio. Après l’achat du vélo, je ne pouvais pas me lancer dans une ouverture de compte et je ne trouvais pas de marque bio sans ouverture de compte qui me convenait. J’ai donc choisi de travailler avec Natura qui était une marque naturelle sans ouverture de compte.

Mais au bout d’un an, je sentais que mes soins n’étaient pas aboutis.

J’ai fini par changer de marque pour prendre Phyt’s qui demandent une ouverture de compte, mais cela m’a permis de faire décoller mes ventes. En effet, la communication était beaucoup plus claire vis-à-vis de mes clientes et mon offre plus cohérente. J’étais donc plus sereine avec mon argumentaire de vente

Comment faites-vous en cas de pluie ?

Il est vrai que l’hiver, c’est moins facile. Il pleut et il fait froid. Je me protège avec un parapluie que j’accroche au vélo et s’il pleut beaucoup, j’ai une cape de pluie. En même temps, je reste dans le centre ville, je ne suis donc pas, non plus, des heures sous l’eau.

Comment vous êtes-vous fait connaître ?

Cela a été assez difficile, comme pour toute activité quand on débute à domicile.

Durant la première année, il a fallu expliquer aux clientes ce qu’était Beauty Bike. Elles pensaient que je faisais des soins sur la place du marché à la vue de tout le monde. Il a fallu beaucoup communiquer pour expliquer que c’était un moyen de déplacement écologique et non pas un institut sur deux roues.

Les médias m’ont bien aidée à ce niveau-là.

J’ai un site internet, un compte Instagram (qui me ramène pas mal de demande de rendez-vous), une page Facebook et Twitter. Je fonctionne beaucoup avec les réseaux sociaux.

Cette manière de travailler a-t-elle eu un effet « booster » pour vous faire connaître (meilleure bouche à oreille, appel des journalistes, etc.) ?

Ça n’a pas été un Booster en termes d’accroissement de clientèle. Ce n’est pas le côté « vélo » qui fait que les clientes me contactent principalement. En fait, j’ai des clientes qui m’appellent par curiosité suite au bouche à oreille et à mon passage à la télé.

Mais ce qui booste mon activité c’est mon savoir-faire en tant qu’esthéticienne. C’est surtout une bonne esthéticienne que les clientes recherchent, avant tout.

Mais il est vrai que le fait de me déplacer à vélo draine une clientèle « bio » plus facilement que si je me déplaçais en 4X4.

Aujourd’hui, arrivez-vous à vivre de votre entreprise ?

Oui, au bout de trois ans j’ai réussi à me dégager un SMIC.

Combien de clientes avez-vous par jour, en moyenne ?

J’ai entre quatre et sept rendez-vous par jour. Mais en moyenne, j’en ai cinq par jour.

Je ne me déplace pas pour des toutes petites prestations comme une épilation de sourcils uniquement, par exemple. Il faut garder à l’esprit qu’il faut être rentable et se déplacer juste pour 7€ n’est pas rentable à mon sens.

Vos débuts ont-ils été difficiles ?

La première année a été assez difficile. Il fallait expliquer aux clientes le concept et puis sans vitrine, il a fallu beaucoup communiquer.

Mais je n’ai pas baissé les bras.

Il faut toujours persévérer même si ça ne marche pas tout de suite.

Je ne connaissais personne à Bordeaux. J’arrivais de Normandie et il a fallu se faire connaître par tous les moyens. J’ai donc soigné ma communication pour qu’elle soit pro :

  • un logo professionnel
  • un beau site internet
  • une belle page Facebook
  • un compte twitter
  • une chaine YouTube
  • de belles photos sur Instagram.

Cela me permet de montrer mon savoir-faire et de donner envie à mes futures clientes.

De grandes chaines de télé ont fait un reportage sur vous, est-ce que cela vous a permis d’avoir davantage de notoriété et donc de clientes ?

De la notoriété ? Oui, sans conteste !

Des clientes en plus ? C’est assez imperceptible.

Les clientes ne viennent pas forcément me dire « ah, je vous ai vu à la télé, je veux un rendez-vous ».

Mais, le fait de passer dans les médias me rend plus crédible et donne confiance aux clientes. Ce qui a été intéressant dans cette médiatisation c’est que j’ai reçu beaucoup d’encouragements et cela m’a bien aidée au début, car ce n’était pas toujours facile.

Comment avez-vous fait pour que les journalistes parlent de vous ? (Dossier de presse ? Invitation ? etc.)

Je n’ai rien fait de particulier. Le concept est tellement novateur qu’ils sont venus à moi pour me demander une interview.

S’il y avait quelque chose à refaire, qu’est-ce que vous feriez autrement ?

Rien, je ne changerai rien !

En revanche, j’aurais dû mettre plus vite l’accent pour me faire connaitre et aller plus vite vers les gens.

Il faut se bouger quand on se rend compte que ça stagne autour de soi…

Avez-vous des conseils à donner à nos lectrices ?

Il ne faut pas hésiter à donner des conseils, à échanger avec ses clientes et à prendre suffisamment de temps après un soin pour parler avec elles.

Je conseille aussi de soigner sa communication et ne pas rester seule quand on rencontre des difficultés. L’installation à domicile est une vraie création d’entreprises et malheureusement cela ne s’apprend pas à l’école.

Je suis jury pour les CAP et les BAC esthétiques et je constate que les candidates ne sont pas préparées à ce qui les attend dans la création d’entreprises. Quelques fois, la pratique et les bonnes manières sont à peine maitrisées.

Je pense qu’on ne peut pas s’installer sans être aidée et accompagnée un minimum.

CONCLUSION

Alice travaille avec les outils de son temps : elle a un site travaillé, beau à regarder et qui donne envie.

Elle draine des clientes via les réseaux sociaux en soignant son image avec de belles photos de ses réalisations, de ses évènements, de ses réussites. On a envie de l’appeler dès qu’on arrive sur sa page d’accueil qui est personnalisée avec une photo d’elle souriante et avenante.

Elle a un vrai message et a décliné celui-ci jusque dans le choix de sa marque de soin. Elle tient un blog ou elle partage ses évènements, ses photos, ses témoignages, ses partenaires… bref son quotidien de « beauty-bikeuse ».

Alice est l’une des rares esthéticiennes à domicile à montrer autant de professionnalisme dans sa communication avec ses clientes.

Je lui souhaite une grande réussite dans le développement de son entreprise.

Beauty Bike :

Son site : https://www.beautybike.net/

Sa page Facebook : https://www.facebook.com/BeautyBike.net

Sa page Twitter : https://twitter.com/beautybike

Son compte Instagram : https://instagram.com/beauty_bike/

Sa chaine YouTube : https://www.youtube.com/user/BeautyBikeBordeaux

 

 

L’erreur que j’ai commise et qui a ralenti mon lancement

L’erreur que j’ai commise et qui a ralenti mon lancement

Dans cet article je vais vous dévoiler l’erreur qui a ralenti mon lancement. Aujourd’hui il existe de nombreuses sociétés dans tous les secteurs qui rayonnent toutes plus ou moins bien. Pour un même type de produit ou un même type de service, une entreprise va se différencier, ou pas, des autres. L’une devra embaucher pour répondre à la demande tandis que l’autre sera à deux doigts de mettre la clé sous la porte.

Pourquoi l’une y arrive-t-elle et pas l’autre, dans ce cas ? Est-ce une histoire d’argent ?

Certainement.

Nous savons tous que plus on met de moyens pour se faire connaitre plus on fait de bruit et donc plus on a de chance d’avoir des clients.

Les publicités TV en sont la preuve. Les grandes marques n’hésitent pas à investir des millions pour avoir une égérie telle que Penelope Cruz pour véhiculer leur image. Quand je me suis fait accompagner par le cabinet mandaté par mon ancienne entreprise, j’ai été aidée par un charmant Monsieur.

Mais, avec le recul, Je me suis rend compte qu’il n’a pas su me mettre face à mes prérogatives. Je savais ce que je voulais faire de mon entreprise. Il avait donc prédéfini un budget pour la publicité assez conséquent à mes yeux : 1500 € HT pour le lancement puis environ 300 € HT tous les 3 mois.

En voyant ces montants, je suis devenue dingue ! J’avais investi environ 2000 € HT déjà dans le matériel et les produits, sans compter l’achat de ma voiture qu’il était temps de changer. S’imaginer remettre 2700 € HT pour l’année à venir, en plus, me paraissait totalement hors de propos ! Et pourtant ! Devant ma réaction, il m’a demandé de rectifier les chiffres tout en prévoyant quand même un minimum d’investissement, sans m’expliquer pourquoi il avait mis ces chiffres-là au départ.

Et voilà donc ma grande erreur, j’ai prévu un budget publicitaire très bas, voire quasi nul !

S’il m’avait expliqué ce que je sais à présent j’aurais certainement prévu un autre budget…beaucoup plus important. Mais voilà, il n’était pas au fait des enjeux de l’esthétique à domicile et il n’a pas pu me mettre en garde sur ce sujet.

Quand on n’a pas de vitrine, le budget publicitaire doit être presqu’aussi important que le budget pour acheter le matériel et tout le nécessaire pour faire vos prestations !

Comme l’on ne vous voit pas, que vous n’avez pas de vitrine, vous devez miser plus gros sur les moyens de vous faire connaître. J’ai donc négligé mon budget publicitaire et j’ai fait des flyers et un site internet… c’est tout !

Mon flyer a été fait avec publisher , le voici :

flyers-beauty-coach

Pas de logo, pas de charte graphique , pas de message… trop d’informations aussi ! Et j’en ai imprimé 5000 comme cela. Je suis passée par un imprimeur quand même, mais je n’ai eu aucun retour. J’ai fait mon premier site internet moi-même avec Wix, voici la page d’accueil :

site-beauty-coach-wix

Il était plutôt joli, mais il est resté perdu dans les méandres de Google pendant deux mois. Autant dire que personne ne m’a appelée pendant ce temps.

 Je n’avais pas de Logo, pas de ligne conductrice, pas de message à faire passer à ma clientèle.

Et pourtant j’avais fait une étude de marché et tout le tremblement. Alors pourquoi ça a été aussi laborieux ?

Parce que la personne qui me suivait ne connaissait pas mon marché et ne m’a pas, non plus, orientée vers les personnes qui savaient…

Heureusement que l’on apprend de ses erreurs ! Après 2 mois de vide sidéral, j’ai revu ma copie :

  • J’ai refait mon site
  • Créé un logo
  • Fais une page Facebook qui reprenait les couleurs et logo du site
  • J’ai travaillé mon référencement pour arriver en première page de Google
  • Je n’ai plus distribué de flyer, mais m’en suis servi pour faire des animations.

Mais, j’ai fait tout cela moi-même et cela m’a pris 1 mois supplémentaire !

Si j’avais prévu un budget, j’aurais confié la conception de mes flyers, cartes de visite et site internet à des pros du secteur cela m’aurait fait gagner 3 mois.

Alors s’il y a une chose à retenir des erreurs que j’ai pu commettre c’est bien d’être entouré par des personnes qui connaissent les enjeux esthéticiennes à domicile.

Faut-il avoir du stock ?

Faut-il avoir du stock ?

Quand on a un institut, la question ne se pose pas, on a forcément du stock pour constituer sa vitrine. Mais en tant qu’esthéticienne à domicile, faut-il avoir du stock ?

On ne va pas installer une vitrine chez chacune de nos clientes, quand même !

J’ai longtemps été partagée entre les deux choix : stock ou pas stock ?

Puis une autre question est venue : si j’ai du stock est-ce que je l’emmène systématiquement avec moi pour chaque cliente ?

(suite…)